On avait passé l’été à chanter, tout ci tout ça. Mais l’hiver étant presque venu, il était temps de se chauffer ! Si le poêle à bois était une évidence depuis le départ, son emplacement nous a beaucoup fait hésiter : plutôt au centre, comme dans les yourtes traditionnelles ou le long d’un mur, plus discret, plus cosy. C’est finalement cette deuxième solution qui remporte notre préférence : dommage de se retrouver avec un poêle imposant qui ne sert que 6 mois sur l’année et sa grosse buse isolée en plein milieu de notre espace.

Alors, c’est parti pour la réalisation !

Après avoir mesuré par l’intérieur la hauteur de la sortie du poêle, nous perçons la toile afin de repérer l’emplacement à l’extérieur. Il faudra maintenant se débrouiller pour que le raccord en Té arrive à cet endroit.

Ensuite, on prend son courage à deux mains et on coupe une simple croix dans la précieuse toile imperméable qui garantit l’étanchéité de la structure. « T’es sûr que c’est le bon endroit, hein ?! Aïiiiiiiiiiiiie, trop tard de toute façon… Mais ça va nickel ! » On supprime l’isolant sur ce carré et on installe un cadre qui va rigidifier la structure et justement continuer de garantir l’étanchéité (voir juste ici plus bas). Le cadre est fixé en remplaçant 4 boulons du treillis.

L’étanchéité à l’eau est assurée par un système de tasseaux qui resserre la toile sur les 4 côtés du cadre. Plus tard, une plaque en métal sera vissée par l’extérieur.

En ce qui concerne le passage de la buse, il y a lieu de respecter quelques consignes. En effet, une buse de cheminée, même une double paroi correctement isolée comme la nôtre (32 mm de laine de roche), ça peut chauffer. Et pas pour rire…

Première mesure, nous glissons notre double paroi dans une troisième buse de plus gros diamètre afin de créer une buse triple paroi maison. Nous avons même jusqu’à remplir cette troisième buse avec de la laine de céramique (1).

sortie conduit poele

Deuxième mesure, nous remplaçons la laine de chanvre par de la laine de roche à l’intérieur du cadre. De cette manière, nous respectons parfaitement les normes. Pour ceux que ça intéresse, la norme s’appelle NBN B 61-002 et concerne les installations de < 70 kW. Elle définit également le marquage CE qui vous aidera à choisir votre conduit. Le paramètre important à notre sens étant l’écart minimum du conduit avec les matériaux combustible (par exemple, le bois du treilli).

sortie conduit poele

Notre conduit porte (entre autres) le marquage T600-N1-D-V3-L50060-G50. Là, à mon avis, ça ne vous dit rien… Si?  Pour faire simple, cela veut dire qu’à une température de 600° (T600), la distance minimum du bois avec la face externe du conduit est de 50 mm (G50).

A l’intérieur de la yourte, nous montons une structure destinée à accueillir les blocs de béton cellulaire qui constitueront le manteau de notre cheminée. Le béton cellulaire ayant une bonne résistance à la chaleur, nous préservons notre toile et notre treillis d’un échauffement anormal par l’arrière du poêle.

Il ne reste qu’à monter la cheminée (4m minimum de tubage pour un bon tirage), fixer la plaque en métal à l’extérieur et fignoler le manteau à l’intérieur. Voilà le résultat :

En terme de budget, inutile de vous le cacher, faire tout ce travail dans les règles de l’art avec du bon matériel, ce n’est pas donné. Le conduit vaut +- 1200 €, tous les raccords, pied et haubanage compris. Le reste n’est pas trop coûteux, mis à part la jolie pierre bleue de pays que nous avons placée en guise de tablette de cheminée.

(1) Avec l’expérience, il s’avère que la laine de céramique compressée avait plutôt un effet de conduction de chaleur. Nous l’avons donc retirée pour laisser +- 3cm d’air entre la deuxième et la troisième paroi de la buse.