Être plus présent-e à soi et à ce qui est là tout de suite, ici et maintenant, c’est s’offrir la chance de recevoir tout plein de cadeaux au quotidien. Comme des épines de pin, glanées avant la pluie dans l’Aude avec une amie cet été ainsi qu’au cours d’une balade sur le lieu de vie magique d’une autre fée dans une forêt du Gard cet automne.
M’étant déjà extasiée devant de belles réalisations tissées en vannerie spiralée, j’ai décidé de m’y essayer. Le joli livre sur la vannerie bucolique reçu de ma maman l’an dernier décrit ainsi cette technique « La vannerie spiralée est une technique simple que l’on retrouve dans de nombreuses traditions. Un cordon végétal (molinie, jonc, seigle, genêt, aiguille de pin, clématite, glycine, lierre…), appelé toron, est enroulé sur lui-même et maintenu par un lien (ronce, fil, éclisse de noisetier, jonc raphia). » On peut dire que ça tombe bien : j’ai des épines de pin et du raphia !
Il est généralement simple comme bonjour de ramasser assez d’épines directement au pied des arbres. Plus elles sont longues, plus le travail de vannerie sera facilité. Dans tous les cas, ouvrez bien vos narines et profitez du doux parfum de la balade !
Matériel :
- Des épines de pin ou tout autre matériau végétal pouvant constituer le toron (voir autres idées dans la citation du livre ci-dessus)
- Un lien (dans mon cas du raphia)
- Une aiguille à coudre à grand chas (par exemple, une aiguille à tapisser)
- Une bassine (pour faire tremper les épines si elles sont sèches – donc inutile si elles sont vertes)
- Des ciseaux
Réalisation :
- Comme j’ai ramassé les épines en question au sol, elles sont sèches. Les trouvant trop cassantes pour les travailler directement ainsi, je décide de les plonger dans une bassine d’eau tiède, comme on le fait d’ordinaire pour assouplir l’osier avant de le tisser.
- Après quelques heures, elles semblent bien plus flexibles et je peux me lancer dans la vannerie. Pour démarrer, joindre plusieurs épines de pin et former un petit boudin (choisir le diamètre de son boudin – dans mon cas ici un peu plus de 5mm – et l’atteindre en accumulant le nombre d’épines souhaité). Les maintenir ensemble grâce au lien de raphia noué simplement.
- Pour le fond du panier ou le centre du porte-savon (ou le démarrage tout autre objet de votre choix), créer un cercle – le centre de la spirale – en enroulant les premières aiguilles sur elles-mêmes. Compléter ce premier tour jusqu’à revenir au point de départ. Personnellement, j’ai recouvert tout ce premier cercle de raphia au fur et à mesure que je le constituais (comme vous le voyez au centre de mes réalisations sur les photos de cet article) en passant le raphia dans le grand chas de l’aiguille à coudre/tapisser.
- Poursuivre la spirale à plat jusqu’à atteindre le diamètre souhaité (dans le cas de mon deuxième ouvrage, jusqu’à obtenir le fond du panier). Pour que cette spirale tienne bien enroulée sur elle-même, coudre chaque nouveau rang au précédent (ici, j’ai pris dans le lien environ 1/3 de l’épaisseur du tour précédent) en venant réaliser chaque point à gauche de celui de la rangée précédente. Veiller à ce que le boudin/toron d’épines garde bien le même diamètre en insérant régulièrement des épines à mesure que l’on progresse.
- Une fois que le fond atteint la taille désirée, monter les parois du panier en plaçant le toron d’épines verticalement par rapport au précédent ou presque (en fonction du modèle désiré), tour après tour, et en continuant de coudre chaque rang au précédent de la même façon.
- Une fois le bord monté jusqu’à la hauteur choisie, arrêter la vannerie et terminer l’ouvrage. Pour ce premier panier, j’ai trouvé esthétique et pratique de renforcer le rang d’épines le plus haut en le recouvrant de raphia.
- Laisser sécher l’ouvrage s’il est réalisé à l’aide d’épines trempées.
- Se servir des ciseaux pour couper le raphia ainsi que pour couper tous les bouts d’épines qui dépassent et ainsi donner un rendu plus fini au panier.
Astuces :
- Prendre en considération la rétractation due au séchage du matériau végétal : ne pas hésiter à bien bien serrer le lien. Mon premier panier est un peu trop flexible à mon goût, surtout au niveau des parois verticales.
- Si vous optez pour les épines de pin, vous avez sans doute déjà constaté qu’elles sont regroupées par deux ou trois dans une petite gaine végétale à leur base. Je vous conseille de la couper avant d’introduire vos épines dans le toron pour un boudin plus uniforme et un rendu final plus léché. C’est subjectif, hein, en fait, rien ne vus empêche structurellement de les laisser.
- Veiller à faire assez de points dès le départ, même s’ils semblent très rapprochés. Comme vous le voyez dans le cas du panier, j’ai dû en rajouter en cours de route car mes aiguilles de pin n’étaient pas très longues et que l’ouvrage s’élargissant, les points de départ devenaient trop espacés pour les retenir.
- Armez-vous de patience et mettez-vous un agréable fond musical car cela prend tout de même un certain temps quand on débute comme moi !
N’hésitez pas à me faire part de vos retours, questions ou conseils en commentaire si vous pratiquez !
Commentaires récents