…ou va ptèt pas jusque là mais prépare lui au moins une bonne soupe !
Connue de tous, haïe par la plupart, l’ortie (urtica dioica) se trouve assez facilement un peu partout sous notre climat tempéré et au-delà. En général, nul besoin de se mettre en quatre pour la cultiver ou de la bichonner : elle prolifère aisément et il suffit de s’armer de l’une ou l’autre simple protection (gants ou sac plastique) pour la cueillir.
Mais pourquoi l’utiliser malgré sa fâcheuse tendance urticante ? Alors évidemment, précisons d’emblée qu’une fois séchée ou cuite, l’ortie cesse tout bonnement de piquer. Elle constitue un aliment riche en enzymes, en oligo-éléments, en vitamines, en fer, en magnésium, en potassium, calcium. Niveau médicinal, elle n’est pas en reste non plus : antidiarrhéique, dépurative, diurétique, emménagogue, hémostatique, révulsive, vasodilatateur, vermifuge, fortifiante, stimulatrice des fonctions digestives, antirhumatismale, anti-inflammatoire, antalgique, antimicrobienne, antiulcéreuse, antianémique, hépatoprotectrice, antioxydante, hypoglycémiante, antiallergique, immunostimulante, hypotensive, tonique, galactogène… Elle possède vraiment un nombre et une variété de propriétés impressionnants.
Maintenant que vous l’adorez, ou presque, lancez-vous sans tarder. En effet, si la plante entière se consomme en toute saison, ses propriété actives le sont encore davantage au printemps ou au moment de la repousse après une fauche. C’est donc la période idéale pour en faire une petite cure.
Le grand classique, c’est la traditionnelle soupe à l’ortie, même s’il existe bien d’autres façons de la consommer. Quelques patates, un ou deux oignons, de jolies sommités d’orties (non pas les plus malignes, mais juste les 5-6 feuilles supérieures, les plus fraîchement débarquées et qui trônent au sommet de la tige) et le tour est joué. Mixez bien pour éviter la présence de fibres dans le potage et pimpez avec ce qui vous fait plaisir (huile d’olive, crème, frometon…).
Pour celles et ceux qui se sentent déjà prêts à dépasser cette recette traditionnelle, voici quelques modes d’utilisation recommandés par Maria Treben dans sa célèbre pharmacie :
- Infusion : ébouillanter une cuillère à café avec 1/4 de litre d’eau, laisser infuser peu de temps.
- Teinture : laver les racines déterrées au printemps ou en automne et les brosser, les couper menu et les remplir dans une bouteille jusqu’au goulot. Recouvrir d’eau-de-vie de grain à 38 à 40%, et laissez reposer 14 jours dans un endroit chaud.
- Bains de pieds : faire macérer dans 5 l d’eau pendant la nuit deux poignées bien remplies de racines lavées et brossées ainsi que des orties fraîches (tiges et feuilles). Les porter à ébullition le lendemain. Prendre un bain de pieds aussi chaud que l’on peut le supporter, pendant 20 minutes. Les orties restent dans l’eau pendant le bain de pieds. Ce dernier peut être réutilisé réchauffé deux à trois fois.
- Shampoing : réchauffer lentement, à petite flamme, 4 à 5 fois le contenu de deux poignées bien remplies d’orties fraîches ou séchées dans un récipient de 5 litres rempli d’eau froide. Laisser infuser 5 minutes. Si l’on utilise des racines d’orties, l’on en fait macérer une bonne poignée dans de l’eau froide pendant la nuit, on les réchauffe le lendemain jusqu’à ébullition, et on laisse ensuite infuser 10 minutes. Pour laver la tête, on devrait dans ce cas utiliser un savon de Marseille.
(Maria Treben – La Santé à la Pharmacie du Bon Dieu)
L’ortie n’est pas seulement bénéfique pour nos organismes humains mais offre aussi une aide précieuse au jardin, notamment sous la forme du purin d’ortie, macération utilisée comme engrais naturel, insecticide naturel ou activateur de compost. Ce sujet sera certainement abordé plus en détail dans un prochain article !
Merci pour ces infos! On se demande même pourquoi ne voit-on pas tous les citadins se pencher sur les zone défrichées des villes où poussent des mètres cubes d’orties. Quelques bulgares par-ci par-là peut-on voir au Rouge Cloître cueillir ce que tout le monde pense être de la mauvaise herbe…
Loin est le temps où l’on connaissait ce qui nous entourait! Et pourquoi ne pas reconstruire un cours de la nature à aller dispenser de manière ponctuelle dans les écoles des villes, mais aussi des campagnes?