Cet hiver, au potager, nous avons des salades (roquette, mâche, mizuna, laitues, scarolles), des épinards, des radis noirs, du cresson, des bettes et betteraves survivantes de l’été. En gros, le casting est moins varié qu’en été et une fois les plantes semées et paillées, il suffit de récolter.

Mizuna, artichaut, roquette,...

Mizuna, artichaut, roquette…

Mais cette période de l’année est aussi propice à d’autres travaux au potager…

Tout d’abord et dès la fin des récoltes de cet été, nous avons étendu du compost sur les buttes non cultivées cet hiver et les avons protégées à l’aide d’un paillis. L’apport de compost vient enrichir le sol en vue des cultures à la belle saison. Nous visons à fonctionner en circuit fermé et à rendre à la terre, sous forme de compost, les nutriments que nous avons puisés en cultivant et récoltant les différentes plantes du potager. L’idéal est de ne pas devoir apporter de compost de l’extérieur et de récupérer toutes les matières végétales et carbonnées appropriées sur place, histoire de minimiser l’impact, mais tout dépend bien sûr de la taille de votre potager. Il ne faut pas bécher mais juste aérer le sol après la récolte et enfouir le compost dans les premiers centimètres de terre.

Une couche de compost, une de paille

Une couche de compost puis une de paille

En hiver, le sol aussi a besoin d’une petite laine. Grâce au paillis, les plantes craignent moins le gel et le sol est protégé des lessivages dus à la pluie. Mais le paillis a des avantages tout au long de l’année puisqu’il restreint la pousse des indésirables, empêche l’évaporation de l’eau et donc le dessèchement du sol en été. Petit à petit, il se décompose sur place et vient à son tour enrichir le sol.

Pour les buttes à pommes de terre et la serre tunnel sur lesquelles nous avions semé des engrais verts après les récoltes, ces étapes ont été précédées d’une fauche de la moutarde en question, déjà tuée par le gel. Pourquoi semer un engrais vert ? Tout d’abord, parce que ces plantes abattent du boulot à votre place. En effet, en poussant, leurs racines continuent d’ameublir votre sol et stimulent son activité biologique au lieu de le laisser se compacter ou s’éroder découvert sous la pluie tout l’hiver. Elles empêchent le lessivage des sols.  Certaines de ces plantes (fabacées ou légumineuses tels que le trèfle, la vesce, la luzerne…) ont même la bonne idée de capter l’azote présent dans l’air et de venir le stocker dans le sol, d’où leur nom d’engrais.  Et cerise sur le gateau, la présence de ces plantes sur les parcelles inoccupées empêche les indésirables de s’y installer et évite un désherbage fastidieux. Différentes plantes possèdent ces propriétés, vous en trouvez par exemple des semences chez Semaille. Nous avons testé cette année la vesce, la moutarde, la luzerne, le seigle et sur notre terrain très argileux, la moutarde l’a emporté haut la main. On continue nos tests l’an prochain et figurez-vous que certains engrais verts sont en plus mellifères !

Des engrais verts (ici de la moutarde)

Des engrais verts (ici de la moutarde)

Pour finir, on met aussi un coup sur l’aménagement général : nettoyage du drain et création d’allées. Concernant ces dernières, on expérimente avec du broyat de bois seul, du broyat de bois et des feuilles tombées cet automne, juste des feuilles et un mélange brindilles-feuilles mortes récupéré tel quel sous les arbres.

Du broyat de bois maison

Du broyat de bois maison

Un mélange de feuilles mortes, brindilles...

Un mélange de feuilles mortes, brindilles…

Autre missions automnales et hivernales, l’entretien des outils et la taille de la plupart des espèces d’arbres. Il est aussi bien plus facile d’effectuer bien des travaux comme l’entretien des clôtures et les tranchées en hiver pour drainer les excès d’eau, indispensable dans les sols argileux.

 

A vos bottes et vestes si vous avez un jardin, c’est un peu moins facile de s’y mettre qu’en hiver mais ça fait un bien dingue !