Nous la connaissons tou-te-s : la pâquerette fait partie de ces plantes présentes en abondance sur notre chemin depuis notre plus tendre enfance. Après en avoir fait des guirlandes, des bracelets et des colliers pendant des années, il est grand temps de commencer à m’intéresser de plus près à ses autres utilisations… Une fois encore, quelle joie de constater à quel point les trésors sont chaque jour à portée de nos mains : il suffit bien souvent de nous baisser pour les ramasser ! Une bonne raison de partager avec vous mes découvertes à son sujet.

Et oui, la Bellis perennis n’a pas pour seule qualité d’illuminer le moindre coin d’herbe où elle s’installe. Dans son fameux Régal végétal, François Couplan nous apprend que ses feuilles presque poivrées, au léger goût de noisette, sont comestibles crues, préférablement en mélange avec d’autres plantes en raison de leur arrière-goût parfois un peu acre. Elles peuvent également se lactofermenter ou encore accompagner le riz et le poisson finement hachées, mélangées à de la crème fraîche. Pour leur part, les Italiens en préparent une soupe ou une farce pour la fougasse. Ses boutons floraux peuvent être consommés crus, revenus dans un peu d’huile et de vinaigre à la poêle ou se conserver au vinaigre (comme des câpres). Les fleurs à moitié ouvertes, sont aussi comestibles mais, une fois épanouies, elles gagnent en amertume. On peut alors les faire macérer, avec des feuilles, dans du vin blanc pour l’aromatiser et l’utiliser pour ses propriétés médicinales…

Et si l’on quitte la cuisine pour la pharmacie justement, on ne sait plus où donner de la tête : les fleurs de la pâquerette renferment principalement des saponines, des tanins, des flavonoïdes, des huiles essentielles et des mucilages. Leur infusion (1 cuiller à café de plante sèche par tasse d’eau bouillante, laisser infuser 10 minutes, 3 tasses par jour) est réputée pour ses vertus gastro-intestinales et respiratoires. Stimulation du foie, aide contre des affections cutanées (comme l’eczéma, le psoriasis), soulagement des maux de tête, de l’hypertension, de l’insomnie, de l’aménorrhée… Les possibilités sont donc nombreuses. Aujourd’hui, j’ai opté pour la simplicité et l’efficacité en préparant un macérat huileux !

Matériel :

  • sommités fleuries de pâquerette
  • bocal en verre avec un couvercle pour la macération
  • gaze, étamine ou tissu + corde/élastique
  • filtre (papier ou tissu)
  • entonnoir
  • flacon en verre (si possible coloré) pour la conservation
  • étiquette

Préparation :

  • Cueillir les fleurs de pâquerette dans l’après-midi (pour éviter qu’elles soient trop humides)
  • Remplir le bocal
  • Les couvrir d’huile
  • Refermer le bocal, le secouer légèrement et le rouvrir
  • Couvrir le bocal à l’aide d’un morceau de tissu retenu par une corde ou un élastique
  • Exposer le bocal au soleil au moins 21 jours et maximum 40 jours
  • Le remuer régulièrement
  • Filtrer l’huile et la stocker dans un flacon en verre (coloré si possible) dans un endroit sombre et frais
  • Munir ce flacon d’une étiquette mentionnant la date et la préparation

A quoi sert ce macérât ?

  • Il resserre les tissus et ainsi est surtout connu pour son rôle raffermissant, galbant et tonifiant de la peau en cas de manque d’élasticité ou de fermeté (buste, cou, ventre, cuisses…).
  • Il tonifie les vaisseaux sanguins et participe à la décongestion des liquides présents dans le corps. Il améliore ainsi la circulation sanguine, soulage les hématomes, décongestionne les zones œdémateuses, aide en cas de vergetures ou de couperose.
  • Ses propriétés apaisantes et cicatrisantes agissent sur l’inflammation de plaies, sur les cicatrices mais aussi sur les rhumatismes.

Astuces :

  • J’ai opté pour l’huile d’olive, idéale pour les macérât, puisqu’elle est mono-insaturée, stable à température ambiante et s’oxyde peu. Elle est par ailleurs très complémentaire aux propriétés de la fleur de pâquerette puisqu’elle est nourrissante, émolliente, adoucissante, cicatrisante et convient particulièrement aux usages cutanés.
  • Il est recommandé d’utiliser un tissu pour refermer le bocal pendant la macération en lieu et place de son couvercle car on fait ici usage de fleurs fraîches et cela permet à la préparation de respirer.