Aux premiers jours de soleil, alors que je me délecte de l’air doux que le printemps vient jouer à mes oreilles, mes yeux sont attirés par une couleur fascinante qui ressort nettement dans l’environnement verdoyant du jardin, j’en repère d’abord une touche puis une autre et découvre que je suis face à une colonie… de délicates et splendides violettes !

Comment reconnaître la viola odorata ? Il s’agit de fleurs à 5 pétales séparés et irréguliers dont le calice est formé par cinq très longs sépales et qui sont munies d’un éperon. Il est préférable de cueillir les fleurs de violette dès leur éclosion, de février à mai, de bon matin et par bon temps avant de les faire sécher le plus rapidement possible. Les feuilles se récoltent aussi au printemps, tandis que les racines attendront l’automne ou l’hiver et auront besoin d’un bon lavage avant d’être séchées.

La plupart d’entre nous connaissent bien son parfum et son goût qui replongent tout droit en enfance, au pays des bonbons mauves. Cette nouvelle rencontre avec la belle modeste m’invite à approfondir et à prendre conscience de ses nombreuses propriétés.

LA FLEUR

La fleur de violette est un ingrédient classique des mélanges expectorants

By Christian Fischer, CC BY-SA 3.0

soulageant les rhumes, les bronchites, les maux de gorge, les angines, les toux… les irritations respiratoires en général.

Il suffit pour cela d’en préparer une légère décoction (5 à 10g de fleurs séchées pour 1l d’eau) ou une infusion à boire entre les repas à raison de 3 ou 4 tasses par jour. Ces préparations peuvent aussi aider en cas de maux de tête.

Traditionnellement, la violette se prépare souvent en sirop (par exemple, 100g de feuilles fraîches pour 1l d’eau et 500g de sucre à laisser bouillir jusqu’à obtenir la bonne consistance) dont on consomme une cuiller à café 3 fois par jour.

La fleur de violette, riche en vitamine C et en vitamine A, possède aussi des propriétés sudorifiques bien utiles pour faire baisser la fièvre en cas d’état grippal, ainsi que des vertus laxatives opportunes en cas de constipation légère.

Pour profiter des vertus émollientes de la violette toute l’année, on peut concocter une huile de soin en recouvrant une poignée de violettes d’huile végétale de qualité, en laissant le tout reposer 15 jours au soleil avant de filtrer, sans oublier de remuer de temps en temps.

LA FEUILLE

Les feuilles fraîches de violette sont mucilagineuses et contiennent de la vitamine A, quatre fois plus de vitamine C que les oranges (210mg de vitamine C /100g), de la bêta-carotène (824mg en équivalent-rétinol/100g), des sels minéraux et des saponines.

Côté cuisine, elles trouvent leur place jeunes et crues dans des salades composées et épaississent les soupes une fois plus vieilles et cuites.

Côté pharmacie, on peut préparer très facilement des cataplasmes de feuilles fraîches à appliquer directement sur les parties irritées et enflammées, les crevasses, les escarres, les gerçures.

En cas d’inflammation de la paupière, d’ophtalmie, on peut faire bouillir 10 minutes une cuiller à café de feuilles dans 0,5l, laisser tiédir et laver les yeux avec cette lotion calmante.

En inhalation ou en bain (de pied par exemple), les feuilles et les fleurs de violette apaisent et aident face au stress, à l’insomnie.

LA RACINE

En décoction, la racine de violette est vomitive (10g pour 300ml d’eau ramenés à 100g par réduction) et convient ainsi en cas d’indigestion ou d’intoxication légère.

J’espère que cet article aura changé votre regard sur la violette et vous aura donné envie d’aller vous promener dans les bois à sa recherche ! Ne tardez pas si vous voulez encore trouver des fleurs…

 

 

PS : J’ai beau chercher, je ne retombe pas sur mon appareil… avec lequel j’avais pris les photos d’illustration pour cet article, j’espère qu’il va réapparaître et me ferai alors un plaisir d’ajouter les clichés de ma cueillette printanière. Puis sinon, si quelqu’un-e a un appareil qui traîne… je commence à désespérer !