http://www.natpro.be/images/im000000a11e0c0da78.jpg

Si nous avions déjà prévu d’installer une toilette sèche près de la yourte, les circonstances nous ont amenés à y songer plus tôt que prévu. En effet, le WC à eau de la maison était équipé d’un broyeur (affreuse boîte à caca rugissant à chaque chasse) qui n’a rien trouvé de mieux que de rendre l’âme alors que nous attendions une floppée d’invités le jour-même. Je vous épargne les détails de la catastrophe, que Shani pourra éventuellement raconter aux plus téméraires…

Ni une, ni deux, nous avons alors décidé de construire une toilette sèche en express… et tous les occupants de la maison, visiteurs y compris, sont bien vite tombées sous le charme de ce concept simple et génial !

J’en vois déjà qui ouvrent de grands yeux : mais kézako ?! Alors pour commencer, je vais peut-être rappeler brièvement ce qu’est une toilette sèche. Comme son nom l’indique, la grande différence entre un WC classique et une toilette sèche est bien sûr que la seconde ne contient pas d’eau. Une vingtaine d’euros et 45 minutes suffisent à se procurer le matériel nécessaire pour en construire une. Elle se compose, dans sa version la plus basique, d’un grand récipient (par ex. une poubelle en plastique, facile à transporter et à
nettoyer), d’une planche avec couvercle refermable (comme les toilettes conventionnelles) ainsi que d’une réserve de copeaux de bois (broyats, sciure, branchages, feuilles mortes, paille, morceaux de papier/carton…). Quand vous allez faire vos besoins, il suffit donc, au lieu de tirer la chasse, de jeter une poignée de copeaux de bois sur le fruit de vos entrailles.

Une fois le récipient rempli, on le vide sur un tas de compost qu’il faut laisser mûrir deux années avant de l’utiliser comme engrais naturel au bout du processus de compostage.

P3240023.jpg

Pourquoi devenir adepte de ce type de toilettes ? Et bien parce qu’elles n’ont que des avantages !

– elles permettent d’économiser l’eau potable, denrée précieuse s’il en est (et de plus en plus menacée)

– elles permettent aussi de ne pas polluer inutilement l’eau potable (et ainsi d’éviter de mélanger nos excréments sous forme d’eaux noires aux eaux de ruissellement et aux eaux grises, les rendant plus difficile à épurer et à traiter)

– elles permettent de respecter les cycles naturels et de rendre à la terre, au moment de la fertilisation (et donc après le processus de compostage), les matières organiques qu’elle nous a d’abord offertes sous forme d’aliments

– en conséquence directe du point précédent, elles permettent aussi de réduire vos achats de fertilisants en fournissant un compost d’une très grande qualité

– elles permettent de réduire la quantité de détergent nécessaire au nettoyage de la cuvette classique (un simple rinçage au moment de la vidange suffit) et évitent donc aussi d’avoir à tirer à la courte paille qui se collera au nettoyage des WC

Pour info, il est généralement très facile de trouver gratuitement des copeaux de bois auprès des scieries et autres ateliers de menuiserie. Niveau papier hygiénique, mais cela vaut aussi pour les WC classiques, mieux vaut éviter les papiers colorés ou parfumés à l’aide de produits chimiques.

Bien évidemment, chacun peut laisser libre cours à son imagination pour décorer sa toilette sèche et en faire un endroit aussi pratique qu’esthétique.

Je précise qu’il n’y a dans la salle de bain, aucune odeur nauséabonde Alors n’hésitez pas à surmonter vos éventuels préjugés et le tabou culturel en faisant le constat par vous-mêmes !

Je ne résiste pas à la tentation de vous quitter en musique avec ce super clip des Potes à Jé en espérant que cela finisse de vous convaincre :

Liens utiles :

– un plan de toilette sèche en libre accès pour vous inspirer : http://fr.ekopedia.org/Technique_de_fabrication_de_toilettes_s%C3%A8ches

– un chouette livre sur les toilettes sèches pour les petits et les grands dont est issue la première illustration de l’article : http://www.docverte.be/noseditions/enfants/unragoutpourlaterreetleskrotezurines.php

– un dossier sur l’assainissement durable dans le numéro 98 de Valériane, la revue de nature et progrès : http://www.natpro.be/revue/dossiers/verslassainissementdurable.html